La Rampe Tio

Espanhòl d’Aquí

Pour cette création, la compagnie a confié à Michel Cordes l’écriture d’une pièce consacrée à l’immigration espagnole, une thématique sociale et humaine qui a marqué et qui marque encore profondément le Midi de la France.

Cet anniversaire est l’occasion pour de nombreuses municipalités de célébrer « La Retirada » en proposant des animations. La Compagnie honore cet événement et re-présente ce spectacle phare de son catalogue. Contactez-nous pour plus d’informations !

Le contexte

1965 : La guerre d’Algérie est finie depuis 3 ans et la secousse de mai 68 se prépare. Dans les années 60, l’immigration économique espagnole, provoquée par la misère, atteint son point culminant avec l’aval du régime franquiste. Elle apporte à la France des Trente Glorieuses une main d’oeuvre nécessaire et laborieuse. Cette vague venue de Murcia et d’Andalousie, s’ajoutant aux précédentes, portera le pourcentage d’espagnols dans notre région à environ 25 % de la population. En 1962, 45% d’entre eux travaillent dans l’agriculture et 26% dans le bâtiment.

L’action : Printemps 1965, dans les côteaux languedociens.

La pièce met en scène deux familles : l’une française, M. et Mme Delpech, propriétaires d’une exploitation viticole ; l’autre espagnole, M. et Mme Fuensanta, immigrés économiques, employés agricoles, avec leur fille Maria et le grand-père Paco, réfugié républicain. A travers ces deux familles se posent les enjeux d’un avenir qui ne peut porter tous les rêves. Ceux de Dolorès et Esteban Fuensanta qui, depuis 11 ans d’une vie rustre de labeur et de volonté, ont réussi à constituer un petit pécule : servira-t-il à un retour honorable au pays, ou à une installation plus définitive dans la vie française ? Les rêves de Maria, belle jeune fille qui a grandi ici, et dont le choix de vivre en France est clair. Ceux de Paco, resté fidèle à son idéal politique, usé par la vie et par son combat. Les rêves de Marguerite et Armand Delpech, dont les enjeux sociaux sont si différents, confrontés à l’idylle entre leur fils Pascal et Maria, « la petite espagnole ».

L’écriture

Michel Cordes pose les situations dans un rapport de vie et laisse apparaître les thèmes essentiels :

  • la volonté d’intégration qui s’oppose à celle du retour au pays
  • le besoin de reconnaissance des immigrés face à la ségrégation
  • le conflit des générations avec des enfants dont la vie s’enracine au pays d’accueil
  • l’incompréhension entre immigrés économiques et politiques.

Michel Cordes, par son vécu, a été confronté à ces situations. Il a depuis toujours côtoyé ces immigrés, s’est construit avec eux. Cela a nourri et attisé son écriture. Le parti-pris d’un hyper-réalisme dans les décors de Jean-Yves Rabier et les costumes de Rosario Alarcon complètent son souci de coller à une réalité des objets et des lieux qui disent autant que les mots, les rapports et les gens. La musique de Sergio Perera accompagne cet univers en illustrant le métissage qui va s’opérer entre culture espagnole et occitane.

Distribution

Ecriture et mise en scène : Michel Cordes
Comédiens : Claude Maurice, René Fernandez, Angelo Crotti, Nathalie Robert, Bruno Cécillon, Véronique Valéry
Conception décor : Jean-Yves Rabier
Réalisation décor : Atelier Yakka (Lunel 34)
Création musicale : Sergio Perera
Régie plateau, accessoires : Igor Bernardic
Assistante plateau : Magali Noulin
Régie lumière : Bruno Matalon
Costumes : Rosario Alarcon
Conception affiche : La Nauze
Photographe : Marc Ginot